En cent cinquante ans d’existence, le carnaval de Granville aura finalement vu très peu d’éditions annulées. Les deux grands conflits du XXe siècle auront bien entendu mis en pause les festivités. Les risques d’attentat liés à la Guerre du Golfe ont également entrainé la suppression de l’édition de 1991, et plus récemment, c’est le monde tout entier qui s’est arrêté avec la crise du Covid-19.
Il en faut donc beaucoup pour empêcher les granvillais de célébrer leur carnaval, et ce n’est certainement pas une météo capricieuse qui va les ralentir. La période de l’année n’est pourtant pas propice à faire la fête sous le soleil : à Granville, les mois de février et mars riment davantage avec la pluie qu’avec le beau temps. Mais qu’il drache ou qu’il vente, la grande cavalcade défilera toujours !
Toujours…sauf deux fois. En 1972, le dimanche 13 février (mauvaise augure s’il en est !), une tempête d’une rare violence arrive par l’Ouest et débarque sur tout l’Hexagone. Malgré ce coup de vent à déraciner des arbres, les granvillais gardent la motivation, mais ce sont les polices d’assurance qui vont s’interposer, affirmant avec sagesse qu’il serait préférable de repousser la cavalcade à une date ultérieure. Les chars sortiront donc bien pour ce carnaval, mais le dimanche 30 avril seulement, deux mois et demi après.
Le deuxième report eut lieu quelques années plus tard, en 1985. Cette fois, c’est la neige, éternel ennemi du peuple granvillais, qui s’est déchaînée sur la ville ce dimanche 17 février, et la sortie des chars est tout bonnement impossible. Il faudra donc attendre le dimanche 3 mars pour admirer, sous une pluie battante cette fois-ci, la grande cavalcade de cette 111e édition du carnaval.