Dernière fête à terre
avant de prendre la merL’histoire du Carnaval de Granville est liée à l’histoire maritime de la ville, et plus précisément à l’histoire de la pêche à la morue, qui était l’activité principale du port du 16e siècle jusqu’au début du 20e siècle.
En 1872, une grande fête est ainsi montée en l’honneur des Terre-neuvas, ces pêcheurs qui partaient chaque année de longs mois, loin de leur famille, pêcher la morue sur les grands Bancs de Terre-Neuve, au large du Canada. Ces expéditions étaient longues et quelquefois périlleuses.
Le carnaval consistait alors, à cette époque, pour tous ces gens de mer et leurs proches, à préparer le départ vers les bancs en leur permettant de faire provision de gaieté et de refrains. Les départs des Terre-neuvas avaient lieu aux alentours de Mardi gras. Le carnaval était donc leur dernière fête à terre avant de prendre la mer.
La première édition du carnaval – avec comité d’organisation – a lieu le 7 février 1875.
Le carnaval s’inscrit, par ailleurs, dans la tradition des fêtes de bienfaisance : parmi les chars composant la cavalcade, un char de la charité récolte des fonds pour l’aide aux plus pauvres. Et cette tradition apparaît d’ailleurs avant même la création du Carnaval en tant que tel car, dès 1867, une grande cavalcade de la Mi-Carême est organisée à Granville au bénéfice des plus démunis.
Au début du XXe siècle, le programme des défilés carnavalesques que nous connaissons encore aujourd’hui est établi. En 1902, les comités de quartiers sont créés pour mieux structurer le défilé et en 1903, le comité organisateur décide que le défilé carnavalesque aura lieu désormais le dimanche. Les constructeurs de chars des quatre quartiers de Granville (la Haute-Ville, la rue Lecampion, la rue du Pont et le Calvaire), les individuels et les groupes de musique qui participent au défilé passent alors dans toute la ville, y compris dans la Haute-Ville.