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Saint-NicolasHistoire d'une commune devenue quartier

Le quartier Saint-Nicolas

Un quartier pas comme les autres

Aujourd’hui quartier de Granville, Saint-Nicolas était à l’origine une paroisse, succursale de Notre-Dame de Granville.

De la paroisse à la commune de

Saint-Nicolas

À la suite de la Révolution française de 1789, la paroisse de Saint-Nicolas prit ensuite le titre de commune dont les limites administratives étaient les suivantes :

  • au nord, la rivière le Boscq qui séparait les communes de Saint-Nicolas et de Granville.
  • au sud, la rivière « la Saigue » qui formait la limite naturelle entre Saint-Nicolas et Saint-Pair-sur-Mer jusqu’à la mer.
  • à l’est jusqu’au lieu-dit « le Pont Buret » séparant Saint-Nicolas de Saint-Planchers.
  • à l’ouest jusqu’aux falaises du bord de mer.
Artisanat et industrie

Jusqu’à la dernière guerre, Saint-Nicolas était très active dans le monde de l’artisanat et de l’industrie. Beaucoup de petits ateliers ou de fabrique se trouvaient sur la commune : usine de bougies, briqueteries mais également de la corderie, ainsi que de la construction de navires pour Terre-Neuve. Du fait de la proximité immédiate de la commune de la cité maritime de Granville, de nombreux artisans firent d’ailleurs leurs affaires avec les grandes familles d’armateurs granvillaises.

Mais Saint-Nicolas était aussi et avant tout une commune rurale : le varech et la tangue, récupérés sur les plages, étaient une source économique majeure pour les familles locales, et d’une grande utilité afin de fertiliser les terres. Elles permettaient aussi de créer une sorte d’emballage de protection pour les huîtres, pêchées au large de Granville puis transportées par char à bœufs jusqu’aux marchés alentours.

Aujourd’hui encore, plusieurs édifices attestent de ce passé rural et artisanal économique.

Le Château de Grainville

Le Château de Grainville, situé sur l’actuel Route d’Avranches, est une ancienne dépendance de l’Abbaye du Mont Saint-Michel. En 1601, Louis de Péronne, sieur de Canet et d’Hacqueville en devient le propriétaire. Sa famille, très influente dans l’activité de la Grande Pêche, profitera du château comme lieu de résidence secondaire pendant près de 70 ans, jusqu’à ce que l’édifice soit de nouveau vendu à une autre riche famille de négociants granvillais, les Picquelin. Par la suite, l’édifice se transmet de père en fils, de mère en fille, et ce jusqu’à aujourd’hui.

En 400 ans d’existence, le château de Grainville a subi de nombreux remaniements architecturaux : malgré cela, il réussit à préserver un style extérieur typique du XVIIIe siècle, dont l’aspect très imposant rappelle la richesse et la puissance sociale des familles qui l’ont occupé. Niché au cœur d’un grand parc, il est également entouré de plusieurs petites dépendances, dont l’ancienne église de Saint-Nicolas, et un colombier du XIVe siècle classé au titre des Monuments Historiques. Aujourd’hui, cette « Granvillière » demeure une propriété privée.

L’église de Saint-Nicolas

L’actuelle église Saint-Nicolas est relativement jeune par rapport à l’histoire de la commune, puisqu’elle vient remplacer au XIXe siècle un premier édifice de culte, jugé trop petit. Sa construction débute au printemps 1822, à l’initiative du maire Louis-Jacques Épron de la Horie, et le lieu est rapidement béni en 1823, alors même que le chantier n’est pas encore terminé. L’église n’a en effet ni clocher, ni sacristie, qui ne verront le jour qu’en 1833.

Très appréciée par les habitants de Saint-Nicolas, elle l’était également par les marins : du fait de sa hauteur, elle servait de point de repère pour les navigateurs qui rentraient au port. Elle a également attiré la colère des cieux à plusieurs reprises : en 1853, elle est une première fois abimée par la foudre, puis une seconde fois en 1888, endommageant la voûte de l’église.

Les usines Dior

Dans les années 1860, naissent les usines Dior avec la société L. Dior Frères, fondées par Louis-Jean et ses fils Louis et Lucien, et consacrées à la production du superphosphate et d’engrais d’origine naturelle.

Rapidement, la famille Dior cherche à s’installer sur le territoire granvillais : se pose alors la question de l’emplacement de l’entreprise. À Granville, la demande de construction d’un dépôt de résidus et d’une usine d’engrais artificiels est refusée par la municipalité en 1870. Elle est cependant autorisée à Saint-Nicolas-près-Granville, et l’installation du site se fera en 1873, non loin de la gare de Granville et à la frontière avec Donville-les-Bains.

Très rapidement, les usines Dior deviennent la première source de travail pour les habitants du territoire, et seront pendant 50 ans un hub majeur de l’activité industrielle locale. Mais en 1929, la crise économique entraîne de graves difficultés financières, conduisant la famille Dior à vendre l’entreprise. Malgré cela, l’usine poursuivra son activité de fabricants d’engrais jusqu’au début des années 80. Le site ne conserve ensuite que l’ensachage de produits, jusqu’à sa fermeture définitive en 2007.

 

Château Bonheur

En 1920, Georges Bonheur rachète la propriété des Pérelles sur l’emplacement de l’actuel construction. Déjà actionnaire de la société des chemins de fer de la Manche, il fonde en 1909, la société hôtelière de Normandie. C’est en 1924 qu’il fait construire une vaste et élégante demeure sur les plans de l’architecte Auguste Bluysen (également architecte du casino de Granville, inauguré en 1911).

En 1934, la mairie de Gennevilliers rachète la bâtisse afin d’accueillir la colonie de vacances de la ville. Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, la propriété se transforme : chambres, bureaux et infirmerie sont construits. Puis en 2005, la ville de Granville rachète le lieu afin d’y installer le centre de loisirs et l’école de musique.

En 2021, la villa est vendue et un lieu de réception y est aménagé.

Saint-Nicolas

Le quartier

Saint-Nicolas reste une commune indépendante jusqu’en 1962 : le 27 avril de cette année, un décret est publié dans le Journal Officiel annonçant la réunion des villes de Granville et de Saint-Nicolas, qui devient désormais un quartier de la cité maritime. Malgré son développement urbain, conséquence plus ou moins directe de cette fusion, Saint-Nicolas réussit à garder plusieurs traces de son passé rural. Plusieurs des grandes demeures et des petites maisons qui caractérisaient cette ancienne commune sont encore présentes aujourd’hui, et de nombreux chemins pédestres invitent le voyageur à partir à la découverte des lieux.

Histoire et Patrimoine

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