Principal affluent de la Sienne, l'Airou serpente sur plus de 35km au travers des roches dures d'une vallée sinueuse et encaisséePrincipal affluent de la Sienne, l'Airou serpente sur plus de 35km au travers des roches dures d'une vallée sinueuse et encaissée
©Principal affluent de la Sienne, l'Airou serpente sur plus de 35km au travers des roches dures d'une vallée sinueuse et encaissée|Syndicat Intercommunal d'Aménagement et d'Entretien de la Sienne
Les espaces naturels sensiblesLe bassin de l'Airou

Le bassin de l’Airou

En vous baladant à Beauchamps, vous arpenterez le bassin de l’Airou, site classé Natura 2000. L’Airou est un des principaux affluents de la Sienne. Il serpente sur 32 kilomètres au travers d’une vallée sinueuse et encaissée. Cette rivière est alimentée par de multiples petits affluents.

Le bassin de l'Airou

Un site classé Natura 2000

Abritant quatre espèces aquatiques remarquables, le bassin de l’Airou a été classé Natura 2000. Initié par l’Union Européenne en 1992, Natura 2000 est un réseau de sites européens. L’objectif est de garantir un état de conservation favorables aux habitats naturels et aux espèces d’intérêt communautaires. Il en existe plus de 1750 en France. Depuis 2007, le Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien de la Sienne (SIAES) est chargé d’animer le site du bassin de l’Airou.

Ses principales actions ont été, par exemple, la mise en place d’un programme de restauration et d’entretien de l’Airou et de ses affluents, des mesures agro-environnementales (subventions agricoles pour les exploitants qui gèrent leurs parcelles de façon plus extensives) et la déclinaison régionale du Plan National d’Action en faveur de la Mulette Perlière.

Une richesse aquatique

remarquable

L’Airou disposant d’une richesse aquatique remarquable, l’association de pêche locale s’est inscrite dans une démarche de gestion patrimoniale de la ressource piscicole. Plus aucun rempoissonnement n’est effectué sur les rivières du bassin de l’Airou.

Le site Natura 2000 a été mis en place sur ce secteur pour préserver notamment l’habitat de quatre espèces aquatiques : le saumon atlantique, la lamproie de planer, le chabot, la moule (ou mulette) perlière.

Il est possible d’observer également d’autres espèces comme la truite fario, le vairon, le goujon et l’anguille. Très rarement, des lamproies marines, truites de mer et écrevisses à pattes blanches, ont également été aperçues.

Le saumon atlantique

Ce poisson migrateur peut atteindre plus d’un mètre de longueur. Adulte, il fréquente les eaux de l’Airou pour se reproduire. Les jeunes passeront ensuite 1 à 2 années dans la rivière avant de rejoindre la mer. Tous les ans, dans le but de se reproduire, environ un millier de saumons rejoignent le bassin de la Sienne.

Les périodes les plus propices pour observer le saumon sont l’automne et l’hiver. À l’automne, les saumons vont profiter des fortes précipitations et de l’augmentation du niveau d’eau pour effectuer les derniers kilomètres de leur migration. En hiver, il est possible de les observer directement sur les frayères où ils se reproduisent. Sur l’Airou, ces endroits correspondent en général aux courants vifs.

À noter que la pêche au saumon est interdite sur l’ensemble de l’Airou.

La lamproie de planer

Ce poisson a un corps serpentiforme. Son dos est de couleur brun-jaune et son ventre est blanc nacré. Il mesure entre 15 et 20 centimètres. Il vit exclusivement en eau douce et fréquente les portions sableuses de l’Airou.

Après la reproduction, les adultes meurent. Les œufs sont recouverts par le sable et se développent en une quinzaine de jours. Ensuite, les larves s’enfouissent dans le sable et n’en ressortent qu’au bout de 5 à 7 ans pour se métamorphoser et vivre dans l’eau.

Il est plus facile d’observer la lamproie de planer au printemps. Les larves sont sorties du sable à l’automne et les cours d’eau sont plus bas. C’est également leur période de reproduction.

Le chabot

Ce poisson mesure entre 10 et 15 centimètres. Son corps, en forme de massue, est gris-brun avec des barres transversales foncées. Il aime les eaux courantes fraîches et bien oxygénées. Le chabot est carnassier, il se nourrit de larves, de petits invertébrés et même d’œufs de truite par exemple.

Le chabot vit au milieu ou sous les pierres avec lesquelles il se confond. Il reste discret en journée. Le matin et à la tombée de la nuit, il est beaucoup plus actif lorsqu’il recherche sa nourriture.

La moule perlière

C’est un mollusque d’eau douce connut pour sa longévité exceptionnelle (environ 100 ans). Bien que protégée, elle est aujourd’hui au bord de l’extinction. Cette moule a aussi la particularité de produire des perles de joaillerie. En effet, environ un individu sur mille produit une perle.

Le cycle de vie de la moule perlière est lié à celui de la truite fario et du saumon d’atlantique. Les larves se développent à l’abri des branchies de ces deux poissons exclusivement. Une fois la larve devenue un petit bivalve de 0,5 mm, le mollusque se détache est continue sa croissance au fond de la rivière. La moule perlière filtre l’eau et se nourrit des particules de matières organiques.

Actuellement, la population de moule perlière dans le bassin de l’Airou est la seule connue dans le département de la Manche. Pour accentuer sa protection, un programme européen LIFE+ « Préservation de la Mulette Perlière dans le Bassin Armoricain » est actuellement en cours sur le bassin de l’Airou et cinq autres cours d’eau normands et bretons. Il vise à mettre en culture les moules perlières et à maintenir, voire développer, de véritables rivières vivantes pour la survie de cette espèce.

Le site Natura 2000 « Bassin de l’Airou » traverse 13 communes représentant 710 hectares : Beauchamps, Bourguenolles, Champrépus, La Haye-Pesnel, La Lande d’Airou, La Meurdraquière, La Trinité, Le Mesnil-Amand, Le Mesnil-Rogues, Le Mesnil-Villeman, Le Tanu, Rouffigny et Ver.

Ce site fait partit du bassin versant de la Sienne.

L’activité principale sur ce bassin est l’élevage bovin laitier. Sur le bassin de l’Airou, les parcelles agricoles sont principalement utilisées comme prairie de pâturage ou de fauche. Les parcelles cultivées se situent principalement sur les plateaux, à l’extérieur du site. Au contraire, le lit majeur de l’Airou et les versants sont largement couverts de prairies naturelles ou par des bois quand les pentes sont trop fortes.

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