Au Mont Saint-Michel
Avant de devenir le Mont Saint-Michel, le célèbre rocher granitique s’appelait le Mont Tombe, probablement parce qu’il avait la forme d’un tumulus ou tombeau romain.
Des sources historiques indiquent que les premières édifications sur l’îlot remonteraient au VIe siècle. La construction du Mont aurait commencé en 708.
Selon la légende, sous le règne du roi Childebert III (695-711), l’archange Michel est apparu en songe à Aubert, évêque d’Avranches, pour lui ordonner de construire un sanctuaire en son honneur. Mais pour convaincre Saint Aubert, il fallut trois apparitions de l’archange Michel. À la troisième apparition, ce dernier n’hésita pas à lui laisser sa marque de doigt sur le front, perforant même son crâne, comme on peut le voir à la basilique Saint-Gervais d’Avranches où il est exposé. Aubert se rendit alors à l’évidence : il ne s’agissait pas d’un rêve ! Il avait bel et bien une mission divine à accomplir : faire construire un oratoire en l’honneur de Saint-Michel.
Dès lors, le rocher est peu à peu surnommé Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer. Malgré la situation de l’îlot, les sables mouvants et les marées menaçantes qui l’entourent, les pèlerins affluent très vite sur ce nouveau lieu spirituel où officient une douzaine de chanoines. De plus, la population des environs vient y trouver refuge pour échapper aux raids vikings. Un bourg se développe alors sur le roc et l’église se développe.
À partir de 966, Richard Ier de Normandie (943-996) y installe durablement une communauté de moines bénédictins – ces derniers sont restés sur le Mont jusqu’en 2001. L’église abbatiale est érigée sur la pointe du rocher en 1023.
Au fil des siècles, l’abbaye, aux frontières du duché de Normandie, doit se fortifier. Pendant la Guerre de Cent ans, l’armée royale s’y installe même pour prévenir une invasion anglaise. En parallèle, l’abbaye s’étend et sa célèbre « merveille » (le bâtiment de vie monastique d’architecture gothique) est construite dans la première moitié du XIIIe siècle. La construction de l’abbaye, qui s’est poursuivie du XIe au XVIe siècle, en s’adaptant à un site naturel très difficile, a été un tour de force technique et artistique.
Un temps laissé à l’abandon – et même transformé en partie en prison d’État – le monument a été restauré à la fin du XIXe siècle, avec l’ajout d’une flèche faisant culminer le Mont à 157,10 mètres.
Sources : Géo, Le Monde, Le Journal du Dimanche, Culturez-vous