Du 17e siècle à 1922, la pêche aux huîtres sauvages, plates ou pied de cheval domine les activités de pêche côtière à Granville. Au 19e siècle, 80 millions d’huîtres sont encore ramenées au port, mais au début du 20e siècle, on n’en pêche plus que « entre un et trois millions ».
La pêche aux huîtres sauvages se pratique de septembre à mai dans la baie du Mont-Saint-Michel, à bord des bisquines, équipées de dragues. Les flottes de Bisquines recherchant l’huître constituaient les « caravanes« , terme encore employé par les marins à la saison de pêche à l’huître.
Une dizaine de bateaux pratiquaient cette pêche à Granville, généralement devant la Pointe du Roc.
Une réglementation fixe les jours et les horaires de pêche. Les huîtres sont débarquées, triées et vendues sur le port, soit pour la consommation directe, soit pour engraissement dans les parcs.
À cette époque, il existe une conserverie d’huîtres à Granville. Entre 1828 et 1835, selon Charles de la Morandière, « le nombre d’huîtres décortiquées était tel que leurs coquilles formaient devant le port de Granville, un immense monticule, appelé « le talard », de 300 mètres de long sur presque autant de large et 2 à 3 mètres de hauteur. »
Elles ont servi de remblais pour la construction du quartier de la rue Lecampion à Granville.
La surexploitation des bancs d’huîtres sauvages amène leur disparition vers 1920. L’ostréiculture prendra alors le relais.