Festival Musical de l’Abbaye de La Lucerne

Aurélie VOISIN-WIART, flûte – Alain HERVÉ, hautbois – Gilles LEYRONNAS, clarinette – Clément BONNAY, basson – Arthur HEINTZ, cor.

De tout temps, les musiciens se sont adonnés à l’art subtil et enivrant de la transcription, parant leurs œuvres – ou celles d’autres compositeurs – de couleurs nouvelles et parfois inattendues. Pour ce concert, carte blanche a été donnée aux cinq instrumentistes à vent de l’Orchestre Régional de Normandie. Ils ont ainsi imaginé un programme éclectique qui, au fil de trois siècles de musique, promènera les auditeurs de la somptueuse Sérénade en ut mineur de W.A. Mozart jusqu’aux danses roumaines de B. Bartók, en passant par les pages volubiles et virtuoses de la « Musique d’été » de S. Barber et les Études en canon de R. Schumann.

(Transcriptions de D. Walter et A. Mabit)

Christel Boiron, chant – Vivabiancaluna Biffi, vièle à archet, chant – Lior Leibovici, chant – Michaël Grébil, luth, cistres, chant – Brigitte Lesne, harpe-psaltérion, percussions, chant, direction.

Au cours de la période trouble, qui s’inscrit entre le brûlement du Talmud (1242-1244) et la grande expulsion de 1306, les juifs ont la même vie quotidienne, la même langue que les chrétiens. Ils ont également en commun un même goût pour les livres, les monuments, les bruits de la ville et des foires, la joie de vivre et les chansons populaires. Ce programme ressuscite tout un univers culturel où la langue d’oïl et l’hébreu sont intimement mêlés. De même qu’au début du XIIIe siècle, Gautier de Coinci adapte ses chansons à la Vierge sur des mélodies préexistantes, à la fin du même siècle, des communautés juives vivant dans le nord de la France utilisent pour leurs chants les mélodies « voyageuses » de célèbres trouvères les ayant précédées, ou qui leur sont contemporains…

Clémence Faber, mezzo – Lauriane Le Prev, contralto – Julie Azoulay, contralto – Lila Hajosi, direction.

Voyageant entre Moyen-Âge occidental, héritage byzantin et tradition chrétienne orientale, l’Ensemble vocal Irini met en lumière les différentes figures de la Vierge et de son culte qui trouve en Méditerranée une résonance particulière. De la célébration presque érotique de la Jeune Fille en fleurs rappelant les rites païens antiques à la lamentation de la Mère, de la femme terrestre confrontée à la mort de son unique enfant à la louange de la Reine des cieux, de la Mère universelle intercédant pour l’humanité, c’est une image, à la fois une et multiple de la femme, que l’on voit se dessiner à travers les épiclèses de Marie.

Tim Mead, contre-ténor – Elsa Frank, hautbois & flûte à bec – Sophie Iwamura, violon alto – Josef Zak, violon – Etienne Floutier, viole de gambe – Anaëlle Blanc, violon – Mathieu Dupouy, orgue et clavecin – François Lazarevitch, flûtes, musette & direction.

Les Musiciens de Saint-Julien, déjà guidés par la flûte virtuose de François Lazarevitch sous les cieux d’Irlande et d’Écosse, chantent ici avec le contre-ténor Tim Mead la terre d’Angleterre. Un programme essentiellement profane, dédié à Henry Purcell, variant les climats dans l’alternance de danses instrumentales et d’airs chantés. Le fil conducteur, cher aux Musiciens de Saint-Julien, est celui d’une musique populaire inscrite au cœur de musiques savantes, d’un brassage d’origines, de pratiques, de répertoires. On reconnaîtra aisément les scotch et irish tunes que Purcell intègre à ses jigs, hornpipes ou chaconnes.

Elsa Grether, violon – Ferenc Vizi, piano

Ce programme est né d’un véritable coup de cœur pour les Sonates d’Ernest Bloch, pour leur humanisme et leur profonde et bouleversante sincérité. Le sentiment d’universalité qui imprègne le « Poème mystique » – titre de l’une de ces deux sonates – sous-tend tout le programme, lui donnant même son nom.

Car par-delà les grandes différences de style et de langage des compositeurs présents dans le concert – de Johann Sebastian Bach à Fahrad Poupel, compositeur iranien exilé, en passant par des œuvres de Franz Liszt, d’Olivier Messiaen et de Maurice Ravel (Kaddish) – c’est une même humanité qui s’exprime et que symbolise l’œuvre d’Arvo Pärt (Fratres).

Olivier Salandini (cathédrale d’Orléans), orgue.

Ce concert permettra d’entendre des œuvres de compositeurs germaniques de l’époque baroque : Georg Muffat, Johann Sebastian Bach ou Georg Friedrich Haendel, ainsi que de compositeurs français de cette même période : Louis Couperin, Jean-Philippe Rameau ou Michel Corrette.

Ainsi, en faisant apparaître des similarités ou des différences, nous entrerons au cœur de l’esthétique baroque européenne, faite – que ce soit dans le domaine de la danse, du contrepoint, de la mélodie ou de l’harmonie – des singularités d’une culture mais aussi de grandes lignes de force transcendant leur appartenance nationale.

Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine.