La Haute Ville de Granville vue du cielLa Haute Ville de Granville vue du ciel
©La Haute Ville de Granville vue du ciel|Philippe Fauvel
Musées de GranvilleLes expositions 2024Musée et Christian Dior et Musée d'art moderne Richard Anacréon

Musées de Granville : les expositions 2024

La ville de Granville dévoile son histoire à travers les collections de ses 3 musées et de son Centre de conservation des collections des musées. Découvrez les expositions 2024 proposées par le Musée Christian Dior et le Musée d’art moderne Richard Anacréon.

Exposition

Christian Dior, couturier visionnaire

Musée Christian Dior - Granville

Exposition

du 6 avril au 3 novembre 2024

Faire de la maison d’enfance de Christian Dior un musée dédié à l’œuvre et à la vie du couturier, consacre sa ville natale comme la source d’inspiration déterminante d’un parcours personnel à dimension universelle. De Granville à l’Amérique en passant par Paris ou Londres, Christian Dior a marqué de son empreinte les lieux qu’il a traversés, tout autant que ces derniers l’ont façonné. Les années d’insouciance passées à Granville sont fondatrices et forgent les traits caractéristiques de l’homme et du créateur que devient Christian Dior à Paris. La Maison qu’il y établit devient rapidement un centre d’attraction au point que son nom est bientôt le synonyme de l’élégance de Paris dans le monde entier. Si le succès de la Maison Christian Dior trouve un écho tout aussi fulgurant à l’international, c’est qu’elle sait s’adapter aux attentes d’une clientèle étrangère.

Trois escales, réparties sur les trois niveaux de la villa, racontent ce cheminement et témoignent de la créativité du couturier largement influencé par son enfance granvillaise. Les collections exposées sont majoritairement issues du fonds du Musée Christian Dior, à l’exception de quelques prêts du Musée d’art et d’histoire de Granville ou de particuliers pour les objets relatifs au contexte historique, et de Dior Héritage pour des pièces contemporaines inspirées de la cité natale du couturier et de l’histoire familiale.

À Granville

Entre terre et mer

Au sein du cocon préservé de la Villa Les Rhumbs, entre les festivités granvillaises et les bains de mer, Christian Dior développe par sa mère un goût passionné pour les fleurs, se plaisant davantage dans la lecture des catalogues du grainetier parisien Vilmorin Andrieux que dans celle de quelque roman.

Cette inspiration florale nourrit la première collection Haute Couture de la Maison Dior en 1947, la silhouette « Corolle » étant un premier hommage implicite au jardin d’enfance du couturier. Elle perdure tout au long de la décennie 1947-1957 et infuse les créations des successeurs de Christian Dior. Le modèle Bonne Année créé pour la collection automne-hiver 1957-1958 (ligne Fuseau), aux délicates broderies de fleurs d’hibiscus argentées, entre ainsi en dialogue avec une robe bustier brodée de fleurs multicolores réalisée par Maria Grazia Chiuri pour la collection Prêt-à-porter printemps-été 2021.

Rendant hommage aux lectures de jeunesse du couturier, la Maison Dior, au travers de son département Dior Maison, imagine quelques décennies plus tard une collection de vaisselle baptisée « Granville » (2021) inspirée des motifs du grainetier.
C’est encore à Granville, lors d’une kermesse, que Christian Dior rencontra pour la première fois une voyante dont la prédiction fut décisive : « Vous vous trouverez sans argent, mais les femmes vous sont bénéfiques et c’est par elles que vous réussirez. Vous en tirerez de gros profits et vous serez obligé de faire de nombreuses traversées » (Christian Dior et moi, 1956). Il entretient dès lors une relation particulière avec les signes, présages et prédictions, notamment celui qui le conduit à ouvrir sa propre maison de couture à Paris en 1946.

La mythique étoile métallique sur laquelle le pied de Christian Dior vient buter sur le pavé parisien à l’aube d’ouvrir sa maison de couture et qu’il conserva toute sa vie pour lui porter chance, est magnifiée dans le jardin d’hiver de la villa Les Rhumbs. Le muguet, fleur porte-bonheur par excellence, apparaît sur de nombreux modèles et accessoires, et les créateurs d’aujourd’hui le déclinent à leur tour avec créativité et fantaisie sur les collections. Kris Van Assche, directeur artistique de Dior Homme de 2007 à 2018, en parsème sur un costume masculin pour la collection automne-hiver 2014-2015.

La révolution du New Look

à Paris

Dans un Paris encore marqué par les privations de la guerre, Christian Dior renoue avec l’esthétique d’une Belle Epoque désormais révolue en proposant des robes empreintes de luxe et de féminité. C’est par une multitude de croquis que se bâtit d’abord sa collection. Une sélection d’entre eux, réalisés pour certains avant 1947, permet d’approcher le processus créatif du couturier dessinateur : « Je griffonne partout, au lit, au bain, à table, en voiture, à pied, au soleil, sous la lampe, le jour, la nuit ». (Christian Dior et moi, 1956).

La première collection, présentée le 12 février 1947 et baptisée « New Look » par une journaliste américaine, donnera le ton des suivantes, déclinées en de multiples variations aux noms évocateurs : Cachottière (automne-hiver 1950-1951, ligne Oblique ), Saphir (automne-hiver 1951-1952, ligne Longue ) ou encore Mutine (automne-hiver 1954-1955). L’unité de ton de ces modèles – le noir – permet d’en lire la ligne et de comprendre son importance, étroitement associée à celle de la coupe : « une robe bien coupée est une robe peu coupée ». (Christian Dior et moi, 1956).

Sur les toiles blanches réalisées par les ateliers, les motifs et couleurs les plus fantastiques répondent à son désir d’être un faiseur de rêves, aidé de créateurs talentueux tels qu’Andrée Brossin de Méré réputée pour l’audace et la qualité de ses tissus. Une sélection d’échantillons aux motifs d’animaux, de fleurs ou d’ornements architecturaux ouvre la voie à l’imaginaire : ils deviendront tailleurs, robes de bal ou de cocktails.

Soucieux d’obtenir une silhouette harmonieuse et cohérente, Christian Dior offre au rez-de-chaussée du 30 avenue Montaigne une boutique, Colifichets, où les clientes peuvent être vêtues de la tête aux pieds. Outre les accessoires, des modèles Prêt-à-porter ne tardent pas à compléter l’offre, et naît ainsi en 1955 la griffe « Christian Dior boutique » qu’illustre une robe de cocktail bustier en satin de soie bleu turquoise brodé de fils métalliques dorés, de coquillages nacrés, d’oiseaux et de perles. Souliers, gants, sacs à mains, bijoux et collants de toutes époques donnent à comprendre l’esprit insufflé par le créateur à sa maison de couture. « Touche finale » d’une tenue, le parfum fait aussi son apparition parmi tous ces « colifichets », dont l’iconique « Miss Dior », le premier, créé dès 1947. Flacons et coffrets de présentation déclinent les différents codes de la maison Dior : l’amphore, le nœud, ou encore le motif pied-de-poule.

Auréolée du prestige de la maison de couture, la capitale lui offre en retour de multiples sources d’inspiration. Ainsi Amour (printemps-été 1955), robe de dîner courte, représente la ligne A, directement inspirée de la silhouette de la Tour Eiffel.

Christian Dior

L'esprit d'entreprise

Christian Dior se révèle non seulement un artiste, mais également un homme d’affaires aguerri. En dix ans seulement, il parvient à apporter un nouveau souffle à l’industrie de la mode en imposant ses propres canons esthétiques, en multipliant les licences à l’étranger, en faisant appel à des fournisseurs locaux, en s’adaptant à une clientèle variée et en ouvrant des magasins outre-Atlantique grâce à l’appui de la presse nationale et internationale. Des collections sont créées sur mesure pour une clientèle étrangère, désireuse d’adopter le style parisien tout en conservant des particularismes locaux.

Les collections Croisière, imaginées par Christian Dior dès 1948, doivent conquérir une clientèle voyageuse et internationale. Plus que jamais d’actualité, ces collections, et les somptueux défilés qui les accompagnent, nous emmènent en Californie (2018), au Mexique (2019) ou encore au Maroc (2020), pays qui inspirent ces créations et sont souvent le lieu de leur défilé.

Parmi les destinations qui faisaient rêver Christian Dior, enfant, dans la villa Les Rhumbs, le Japon aura nourri sa créativité, et celle des directeurs artistiques qui lui succèdent. Surprise (collection automne-hiver 1955-1956, ligne Y ), ensemble composé d’une tunique et d’une jupe en broché de soie saumon, est une invitation au pays du Soleil Levant. Par sa forme et ses motifs, il nous rappelle la fascination du couturier pour ce pays si lointain, qu’inspira autant une grande créatrice du XXe siècle, Charlotte Perriand dont deux modèles Dior lui ayant appartenu sont présentés pour la première fois suite à un don reçu de sa fille en 2023. Un cabinet à bijoux en argent, offert par l’impératrice du Japon à Simone Noir, première vendeuse Haute Couture dès 1947, illustre, par sa délicatesse et sa finesse d’exécution, autant le travail des artistes japonais que les relations étroites entretenues entre le Japon et la maison Dior.

Le musée Christian Dior,

musée et lieu de mémoire

En tant que premier musée entièrement dédié à un couturier en France, le musée Christian Dior se caractérise par une histoire particulière. Implanté dans la maison d’enfance du créateur, il doit son existence à l’engouement provoqué par l’exposition « Christian Dior, l’autre lui-même » organisée au Musée d’art moderne de Granville en 1987 à l’occasion du quarantième anniversaire de la maison de couture. L’enthousiasme des visiteurs suscite, auprès des anciens collaborateurs et proches de Christian Dior, l’envie de constituer un fonds qui n’a cessé depuis de s’enrichir, d’être étudié puis présenté au public au cours d’expositions temporaires.

Brigitte Richart, conservatrice du Musée Christian Dior et commissaire de l’exposition.

Musée d'art moderne

Richard Anacréon

Le MamRA met à l’honneur

les écrivains-combattants, et les combattants-écrivains

L’année 2024 sera l’objet de nombreuses commémorations autour des deux guerres mondiales. Le Musée d’art moderne Richard Anacréon a souhaité s’inscrire dans ces évènements en célébrant la littérature conservée à Granville.

La Première Guerre mondiale, surnommée aussi « Grande Guerre » en raison de son ampleur, a nourri abondamment la littérature, pendant près d’un siècle. Parmi les « poilus » envoyés au front, il y eut des conscrits et des volontaires, des Français et des étrangers. Pour la première fois, nombre d’entre eux savaient lire et écrire, et ont tiré parti des interminables attentes dans les tranchées, cantonnements et hôpitaux de campagne pour coucher leurs témoignages sur le papier, mais aussi pour conserver le lien avec leurs proches. Quelques 4 millions de lettres étaient expédiées chaque jour. Certains combattants sont ainsi devenus écrivains et inversement. Le Feu d’Henri Barbusse est le premier de cette longue lignée de romans à connaître le succès en remportant le Prix Goncourt en 1916 et dépassant les 200 000 exemplaires vendus. »

À l’arrière, de nombreux récits ont également été publiés sur les conditions de vie des civils, notamment des femmes qui firent tourner l’économie du pays et se sont peu à peu émancipées de la tutelle masculine.

Après la guerre, les conséquences psychologiques de ces années éprouvantes forment également un terreau propice aux récits et œuvres littéraires. L’Association des Ecrivains Combattants voit le jour dès 1919 s’évertue à défendre les intérêts et la mémoire de ces auteurs.

Ce sont ces différentes facettes que le Musée d’art moderne Richard Anacréon présente dans son exposition « Les Plumes de la Grande Guerre » à travers les romans, revues, dessins, poèmes et correspondances d’Apollinaire, Barbusse, Céline, Cendrars, Colette, Duhamel, Dorgelès, Paulhan, et bien d’autres, du 17 février au 10 novembre 2024.

Une collection de bibliophilie

née grâce à Richard Anacréon

Richard Anacréon, libraire à Paris dans les années quarante, a donné à sa ville natale 280 œuvres d’art et 550 ouvrages à l’origine du musée d’art moderne. Cet ensemble compte de nombreux ouvrages et écrits en éditions originales, souvent dédicacés et truffés de correspondances, dessins et manuscrits. Ils représentent le fonds le plus important au sein des collections de bibliophilie du MamRA. Depuis la création du musée, des acquisitions l’enrichissent régulièrement.

Musée d'art moderne

Richard Anacréon
Exposition

Bons baisers de Granville 2

Du 6 avril au 10 novembre 2024

Bons Baisers de Granville 2 est le second volet d’un cycle d’expositions de trois ans durant lesquels les collections du Musée d’Art et d’Histoire sont mises à l’honneur au Musée d’art moderne Richard Anacréon. Elle est conçue parallèlement aux études et travaux préalables à la réouverture du musée d’art et d’histoire prévue au sein du Logis du Roi, et sera renouvelée partiellement chaque année.

Depuis la fondation royale au 15e siècle à l’épanouissement de la station balnéaire et du port coquillier du 21e siècle, les collections du Musée d’Art et d’Histoire de Granville racontent la ville, ses mythes fondateurs et les clichés véhiculés par les touristes, peintres et autres corsaires.

Si deux sections font leur entrée dans le parcours de l’exposition temporaire (« La Grande Pêche » et « À vos marques »), les œuvres des autres thématiques sont renouvelées pour continuer d’interroger l’image que l’on se fait de la cité corsaire.

Commissariat : Alexandra Jalaber et Antoine Leriche

Points de vue

Depuis le 19e siècle, Granville est à la fois un sujet largement représenté dans la peinture et un lieu de vie artistique très riche. Les points de vue sont souvent les mêmes et les peintres se concentrent sur quelques sujets comme Chausey ou la perspective sur la Haute Ville depuis Donville. Une douzaine de tableaux invite le visiteur à découvrir ces passages obligés de la représentation de la ville, déclinés en affiches publicitaires dès le début du 20e siècle.

La Grande Pêche

La pêche à la morue a fortement contribué à la richesse de l’économie granvillaise entre les 16e et 20e siècles. À la veille de la Révolution, le port de Granville disputa même la place de premier port morutier de France avec Saint-Malo et sa flotte approchait la centaine de terre-neuviers. Recrutés jusque dans l’arrière-pays manchois, les marins embarquaient pour de longues campagnes de pêche de six à huit mois vers les bancs de Terre-Neuve, sans avoir la certitude de revoir leurs proches. Les conditions à bord étaient très périlleuses en raison des nombreux risques de naufrages, accidents et maladies. Afin d’illustrer cette section, des équipements de marins, des objets, des tableaux et des cartes postales seront présentés.

À l'abordage

La guerre de course, qui consiste à détruire la marine marchande de l’ennemi en haute mer, a été largement pratiquée à Granville, port militaire et port de pêche actif en temps de paix comme en temps de guerre.

La course a favorisé l’émergence de grandes figures locales comme Pléville le Pelley (1726 – 1805), qui a commencé comme mousse et a fini sa carrière de marin comme Ministre de la Marine de Napoléon.

La présentation des tableaux, objets et archives s’articulent principalement autour du tableau de Maurice Orange, Le Retour des Corsaires (1899), scène idéalisée du débarquement d’un équipage anglais fait prisonnier à Granville.

Tous à l'eau

La construction du premier casino en bois (1828) et l’arrivée du chemin de fer (1870) jalonnent l’essor de Granville comme station balnéaire. À l’instar de nombreuses petites villes des bords de Manche, Granville devient un lieu de villégiature et de développement d’une nouvelle activité, d’abord à des fins de santé puis de plaisir : les bains de mer. S’il incarne cette pratique, le maillot de bain témoigne aussi de l’évolution de la mode et du rapport au corps – et à l’autre – dans l’espace public qu’est la plage. Les riches collections textiles du musée d’art et d’histoire, le tableau d’Eugène Isabey, La Plage de Granville (1863), et des cartes postales issues de l’important fonds du musée, donnent à voir la transformation du vêtement de plage et de ses usages.

Fleur de la falaise

Le folklore régionaliste se développe à la fin du 19e siècle. En même temps que Granville devient une destination balnéaire et une source d’inspiration pour les artistes, s’y construit une image stéréotypée de la femme granvillaise. Portant capot et bavolette (coiffe de coton ou de mousseline blanche), elle est représentée en peinture, en gravure, en carte postale ou en sculpture, pour être diffusée à travers le pays. La section s’articule autour de ce vêtement féminin traditionnel dans lequel la ville s’incarne encore aujourd’hui, comme en témoigne la tradition toujours active des Demoiselles de Granville, trois jeunes femmes élues chaque année, et présentes à des manifestations officielles, notamment au Carnaval de Granville, dont elles sont les reines.

À vos marques

2024, année olympique ! À cette occasion, cette section centrale de l’exposition s’intéresse aux clubs et aux sportifs du pays granvillais qui se sont illustrés à travers les époques. Boxe, baseball, football, natation, tennis, voile et bien d’autres disciplines seront mises à l’honneur grâce aux collections du MahG et des particuliers qui ont répondu favorablement à l’appel à collecte lancé à l’automne dernier. Couronnée du label « ville européenne du sport » en 2022, Granville a aussi été le lieu d’événements marquants, des matches de boxe au marché couvert des années 1950, en passant par plusieurs étapes du Tour de France, jusqu’au quart de finale de la Coupe de France opposant Granville à Marseille en 2016. Affiches, trophées, maillots, cartes postales et équipements sportifs viendront orner cet espace qui tendra à évoluer tout au long de l’exposition.

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